"Les filles sépharades épicées" Pour nos grands-mères, Pourim ne signifiait pas assortir les Mishloach Manot au thème des costumes de Pourim de la famille. Ou un panier rempli de gaufrettes, de chocolats et de bonbons israéliens, de mini bouteilles de jus de raisin et de l'omniprésent grogger, le tout emballé dans du cellophane avec un gros nœud en plastique. Pour nos grands-mères, Pourim signifiait des recettes de cuisine transmises de génération en génération.

Traditions et Coutumes
Le dicton rabbinique selon lequel il faut offrir de la nourriture (Mishloach Manot) aux amis et à la famille signifie que, dans tout le Moyen-Orient et la Méditerranée, nos grands-mères passaient des journées entières à préparer des délices sucrés et salés. Pourim célèbre l'histoire du roi perse Achashverosh et de son méchant conseiller Haman, qui complotèrent pour tuer les Juifs, mais qui furent déjoués par la belle Esther et le sage Mordechai. Quelle meilleure façon d'honorer la joie de la fête et de se rappeler que nous avons été sauvés du décret de tuer tous les Juifs que de préparer de délicieuses friandises qui évoquent la défaite d'Haman. Pourim a une résonance particulière pour les Juifs perses, qui préparent un biscuit parfumé à l'eau de rose et saupoudré de graines de pavot ou de sésame pour représenter les puces d'Haman ! Ils préparent également un halva à base de farine, aromatisé à la cardamome, au safran et à l'eau de rose.Les Juifs bulgares servent un plat de pâtes vermicelles au citron pour représenter les cheveux d'Haman. Les Juifs de Rhodes ont la tradition latino de préparer des biscocchos, des burekas et des "Fulares", un petit pain contenant un Å“uf dur avec deux bandes de pâte croisées sur l'Å“uf, représentant soit Haman en cage, soit Haman pendu. Les communautés juives d'Afrique du Nord fabriquent une pâte frite sucrée appelée "fijuelas" trempée dans un sirop de miel, ainsi qu'un petit pain spécial de Pourim, similaire aux Fulares, avec un Å“uf entier bercé dans le pain, appelé "Ojos de Haman", littéralement les yeux d'Haman, avec deux bandes de pâte sur le dessus formant un X. Rachel a grandi en mangeant ces produits, tout au long de son enfance à Casablanca. Lorsque sa famille eut déménagé à Los Angeles, la mère de Rachel, Rica, travaillait à plein temps et lors d’une fête de Pourim, elle oublia de préparer les pains. Lorsqu'elle rentra du travail et qu'on lui rappela que c'était Pourim, elle sortit rapidement des bagels, prépara une petite quantité de pâte, fit bouillir des Å“ufs, les plaça sur les bagels et les fit cuire (bienvenue en Amérique !). Au fil des ans, il n'y a jamais eu de Pourim sans ces friandises. Aujourd'hui, Rachel perpétue les traditions de sa mère en les préparant pour sa famille et ses amis. Les Juifs de Babylone préparaient de nombreuses friandises pour Pourim. La grand-mère de Sharon était réputée pour le délice de son "Ba'ba ta'mar", un biscuit à la levure croustillante et savoureux fourré de dattes douces et crémeuses. Elle s'asseyait avec son rouleau à pâtisserie en bois, entourée de bols de pâte, de garniture aux dattes et d'une réserve apparemment infinie de graines de sésame. Parmi les autres friandises irakiennes, citons les baklavas, les macarons aux amandes et les "malfouf", des cigares aux amandes aromatisés à l'eau de rose et fabriqués à partir de pâte filo. L’on confectionnait également des "sambusak" - des poches de pâte cuites au four remplies de fromage et des poches de pâte frites remplies de pois chiches délicieusement épicés.
Rachel & Sharon BIO
Rachel Emquies Sheff est née à Casablanca dans une famille hispano-marocaine ayant émigré à Los Angeles lorsqu'elle avait sept ans. Elle a appris à cuisiner avec sa mère. Des précieuses perles de couscous aux bouchées épicées de poisson marocain, de la dafina aux galettes fines et croustillantes, Rachel a su maîtriser l'art, les épices et l'esprit de la cuisine marocaine.Aujourd'hui, Rachel perpétue les traditions de sa mère en les préparant pour sa famille et ses amis.
Sharon Gomperts est née à Tel Aviv dans une famille ayant des racines à Bagdad et El Azair, en Irak. Sa famille a émigré à Sydney, en Australie, puis à Los Angeles. C’est auprès de sa mère et de sa grand-mère qu’ elle a appris à cuisiner les classiques de la cuisine juive irakienne : T’bit, bamia, sabich… Rachel et Sharon sont amies depuis le lycée. Elles ont une passion pour la cuisine saine et le partage de plats délicieux avec la famille et les amis. Au fil des ans, elles ont collaboré à des événements pour le Sephardic Educational Center et à des cours de cuisine communautaires. Connues sous le nom de "Sephardic Spice Girls", elles rédigent la chronique alimentaire hebdomadaire du Jewish Journal. Suivez-les sur Instagram @sephardicspicegirls et sur Facebook à Sephardic Spice SEC Food.TikTok : Sephardicspicegirls
RECETTE : LES YEUX D’ HAMAN
Pains de Pourim d’Afrique du Nord Je fais des petits pains individuels, mais vous pouvez faire des pains plus grands avec deux Å“ufs ou plus sur le dessus. Faites bouillir vos Å“ufs, jetez l'eau et mettez-les de côté pour les refroidir et les sécher. Pâte : Mélangez les ingrédients suivants et laissez reposer 5-10 minutes jusqu'? ce que la pâte soit mousseuse. - 250 g de farine (tout usage, ou farine à pain) - 90 g de sucre - 3 cuillères à soupe de levure - 2 tasses 1/2 d'eau chaude Une fois le mélange mousseux, ajoutez : - 1/2 tasse d'huile - 1 cuillère à soupe de sel - 2 cuillères à soupe de graines d'anis, (graines de fenouil) Ajoutez 500 g de farine supplémentaire, vous pouvez ajouter plus de farine si c'est trop humide. Mélangez le tout à l'aide d'un robot ménager ou à la main. Couvrir avec du plastique et un torchon à vaisselle et laisser lever pendant une heure. Battez un Å“uf et utilisez-le comme colle pour les bandes de pâte qui seront placées sur vos Å“ufs. Donnez un bon coup de poing, divisez la pâte et séparez-la en boules égales de la taille de votre paume. Prenez une des boules et abaissez-la, puis coupez-la en bandes de pâte qui maintiendront votre Å“uf. Prenez chaque boule et percez un trou au centre avec vos doigts, comme si vous faisiez un beignet, placez un Å“uf au centre et déposez le tout sur la plaque de cuisson, prenez deux bandes de pâte et faites un X sur le dessus de chaque Å“uf. Utilisez l'Å“uf battu comme colle pour fixer vos bandes. Si elles commencent à glisser, servez-vous de cure-dents. Avec un couteau ou des ciseaux, découpez les bords de votre brioche de chaque côté et pincez-les ensemble pour former une fleur ou un soleil.Pour obtenir une croûte foncée, mélangez un Å“uf avec un jaune d'Å“uf et une cuillère à soupe de miel. Facultatif : vous pouvez saupoudrer de graines de sésame. Faire cuire au four à 350 degrés F°. Dans certaines régions d'Afrique du Nord, ce pain est fait avec des amandes et/ou des raisins secs mélangés à la pâte. Les « Fulares » (pains de Pâques portugais) sont fondamentalement les mêmes mais beaucoup plus petits, et certaines dames aiment utiliser la pâte à « Bureka ». Vous pouvez utiliser votre pâte à halla préférée et ajouter des graines d'anis et de sésame. .
